La Recherche et l’innovation en santé dans le monde
DÉJEUNER‑CAUSERIE DU
COMITÉ SUR LA RECHERCHE EN SANTÉ
SUR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION EN SANTÉ DANS LE MONDE
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Le 11 mai, venez rencontrer les chercheurs qui jouent un rôle central dans la contribution du Canada à la recherche et à l’innovation en santé dans le monde. Venez vous renseigner sur la recherche qui se déroule et les innovations qu’on met au point dans le domaine des maladies transmissibles et non transmissibles. Découvrez comment la recherche subventionnée par le gouvernement et réalisée dans le cadre de partenariats publics‑privés aide les Canadiens et garde le Canada à l’avant‑garde de la recherche.
Programme
Conférencier principal :
Dr Frank Plummer, Université du Manitoba; directeur scientifique, Laboratoire national de microbiologie, Santé Canada.
1. Nutrition et santé maternelle, néonatale et des enfants
Vous voulez aider une collectivité à sortir de la pauvreté? Commencez par vous occuper des mères. La recherche démontre que l’amélioration de la santé des mères et des enfants, y compris par une meilleure nutrition, est essentielle pour aider les collectivités à se sortir de la pauvreté. Depuis 1990, la mortalité maternelle dans le monde a diminué de 45 %, mais chaque jour, environ 800 femmes meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Presque tous ces décès ont lieu dans des milieux où les revenus sont faibles, et leurs causes comprennent les saignements sévères, les infections, l’hypertension artérielle et les complications survenues pendant l’accouchement.
La santé maternelle et la survie des nouveau‑nés sont étroitement reliées. Chaque année, 2,9 millions de nouveau‑nés meurent inutilement pendant leur premier mois de vie et 2,6 millions de plus sont mort-nés. Les principales causes, qui sont évitables et traitables, sont les complications liées à la prématurité, les complications durant l’accouchement et les infections.
La plupart des décès de mères et de nouveau‑nés peuvent être évités en utilisant une approche intégrée axée sur la prestation de services aux populations les plus difficiles à atteindre grâce à des solutions abordables, appropriées et durables pour améliorer la santé.
Gregor Reid, Ph.D.
Microbiome humain, probiotiques et nutrition
Diego Bassani, Ph. D., Centre pour la santé mondiale des enfants,
Survie néonatale
2. L’effet du genre sur la santé
Les rôles et comportements distincts des hommes et des femmes dans une culture donnée, qui sont dictés par les normes et valeurs de cette culture particulière concernant les genres, donnent lieu à des écarts entre les sexes. Toutefois, les normes et les valeurs liées au genre donnent aussi lieu à des inégalités entre les sexes. Le fait que, partout au monde, les femmes ont un revenu en espèces plus bas en moyenne que celui des hommes est un exemple d’inégalité entre les sexes.
Les différences et les inégalités entre les sexes donnent lieu à des inégalités entre hommes et femmes en ce qui concerne l’état de santé et l’accès aux soins de santé. Par exemple, il y a des femmes qui ne peuvent pas recevoir les soins de santé dont elles ont besoin parce que les normes dans leurs collectivités les empêchent de se déplacer seules pour se rendre à une clinique.
Les normes et les valeurs fondées sur le genre ne sont pas fixes et peuvent donc évoluer avec le temps, varier considérablement d’un endroit à l’autre et peuvent changer. Par conséquent, les mauvaises conséquences pour la santé découlant des différences et des inégalités entre les sexes ne sont pas non plus statiques. La recherche dans ce domaine peut accroître la sensibilisation des professionnels de la santé au fait que les normes et valeurs liées au genre et l’inégalité entre les sexes continuent de causer des maladies, des invalidités et la mort, et elle peut promouvoir des changements sociétaux en vue d’éliminer le genre en tant qu’obstacle à une bonne santé.
Dre Deborah Money, Université de la Colombie‑Britannique
Progrès en dépistage et prévention des cancers du système reproducteur (ASPIRE)
Dre Donna Stewart, Réseau universitaire de la santé
Évaluer et mesurer les indicateurs sexospécifiques au Pérou, en Colombie et au Canada
3. Contributions communautaires et institutionnelles à la santé des mères et des enfants
Plusieurs décennies de recherche ont contribué à la réduction de la mortalité maternelle, infantile et juvénile partout dans le monde. Toutefois, il existe des lacunes critiques des connaissances dans les systèmes de santé qui nécessitent des interventions communautaires et en établissement, dont le but est d’améliorer l’équité pour les femmes et les enfants dans ces systèmes de santé existants partout dans le monde.
Les solutions comprennent, sans toutefois s’y limiter, les recherches dans les domaines suivants :
Interventions communautaires ayant un impact élevé : mettre en pratique et évaluer des technologies et des services qui influent directement sur la santé des mères, des nouveau‑nés et des enfants en travaillant par l’entremise des collectivités dans lesquelles ils vivent.
Des interventions de qualité en établissement : assurer la prestation de soins de santé de grande qualité dans les cliniques et les hôpitaux.
Des politiques permettant d’améliorer les services et les résultats en santé : travailler avec les responsables des politiques et les décideurs pour les aider à prendre les meilleures décisions possible en matière de politiques sur la santé.
Ressources humaines : déterminer comment le personnel infirmier, les médecins et d’autres professionnels de la santé peuvent mieux assurer les soins nécessaires.
Michaela Hynie, Ph. D., Université York
Intervention communautaire pour la santé mentale des mères
Dre Jenn Brenner, Université de Calgary
Renforcer les systèmes de santé pour réduire la mortalité des mères et des enfants
Georges Danhoundo, Ph. D.
Effets de la malaria sur la mortalité infantile et juvénile et facteurs liés au succès des programmes de prévention de la malaria
4. Atténuation du fardeau des maladies infectieuses
Les maladies infectieuses touchent de façon disproportionnée les populations les plus pauvres du monde et contribuent à un cycle de la pauvreté découlant de la productivité réduite attribuable aux maladies et aux invalidités de longue durée et à la stigmatisation sociale.
Selon l’OMS, on estime à 39 millions le nombre de personnes qui sont décédées de causes liées au sida en 2013. La vaste majorité des personnes vivant avec le VIH se trouvent dans les pays à revenu faible et moyen, et notamment en Afrique subsaharienne.
En 2013, il y a eu environ 198 millions de cas de malaria (avec une plage d’incertitude allant de 124 millions à 283 millions) et un nombre estimatif de 584 000 décès liés à la malaria (avec une plage d’incertitude de 367 000 à 755 000).
Les maladies tropicales négligées sont un groupe de maladies infectieuses d’origine parasitique et bactérienne qui touchent plus de 1,5 milliard de personnes les plus pauvres du monde, dont 800 millions d’enfants. Elles provoquent des douleurs intenses, une invalidité de longue durée et sont la cause de plus de 500 000 décès par année.
En 2013, 1,5 million de personnes sont décédées de la tuberculose, dont 360 000 parmi les personnes séropositives pour le VIH.
La répartition de ces maladies varie considérablement d’une région à l’autre, mais elles sont surtout concentrées dans les zones rurales de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie et de l’Amérique latine et sont caractérisées par un chevauchement géographique et des degrés élevés de co-infections.
Il existe des interventions fondées sur des données probantes pouvant prévenir et contrôler ces maladies. Toutefois, elles demeurent peu utilisées et la résistance nouvelle aux antimicrobiens complique encore davantage la tâche. Par conséquent, on prône de plus en plus les plates‑formes communautaires de prestation des soins pour assurer la durabilité des interventions et combattre les co-infections.
Aslam Anis, Ph. D., Université de la Colombie‑Britannique
Thérapie antirétrovirale pour les personnes vivant avec le VIH/sida
Dr Hemant Shah, Réseau universitaire de santé
Éradication de l’hépatite dans le monde
5. Renforcement des systèmes de santé pour assurer la santé mondiale
L’efficacité des interventions existantes en santé n’est pas accompagnée par une efficacité aussi grande des systèmes de santé pour assurer des soins aux personnes dont les besoins sont les plus grands, et ce, d’une manière complète et à une échelle adéquate. Il est urgent d’améliorer le rendement des systèmes de santé dans les pays à revenu faible et moyen.
La meilleure mesure du rendement d’un système de santé est son impact sur les résultats pour la santé. Un consensus est en train de se former à l’échelle internationale : sans améliorations urgentes du rendement des systèmes de santé, le nombre de décès de mères demeurera obstinément élevé, malgré deux décennies d’efforts pour le réduire.
Puisque les systèmes de santé varient énormément selon leur contexte particulier, il n’existe pas d’ensemble universel de pratiques exemplaires que l’on peut proposer comme modèle pour améliorer le rendement. Toutefois, les systèmes de santé qui fonctionnent bien ont certaines caractéristiques en commun. Ils ont des systèmes d’approvisionnement et de distribution qui permettent réellement d’intervenir auprès des personnes qui en ont besoin. Ils disposent d’un nombre suffisant de travailleurs de la santé qui ont les compétences et la motivation nécessaires, et leurs systèmes de financement sont durables, inclusifs et justes. Les coûts des soins de santé ne devraient pas enfoncer les ménages pauvres encore plus profondément dans la pauvreté.
Dre Judith Bartlett, Université du Manitoba
Examen des réseaux de travailleurs de la santé indigènes en tant que stratégie clé pour atténuer les disparités en matière de santé dans les collectivités autochtones
Dr Richard Lester
Utilisation des technologies mobiles de l’information (téléphones cellulaires) pour améliorer le soutien des patients et les services de santé (applications mobiles en santé) dans les milieux où les ressources sont limitées
Dr Mark Ansermino
Recherche translationnelle (des laboratoires au chevet du patient) en surveillance de l’anesthésie et soutien des décisions cliniques
6. Maladies chroniques dans le monde
Les maladies chroniques, notamment les maladies cardiovasculaires, les AVC, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète, sont de loin la principale cause de mortalité dans le monde, représentant 60 % de tous les décès. Parmi les 35 millions de personnes qui sont décédées de maladies chroniques en 2005, la moitié avait moins de 70 ans et la moitié était des femmes.
Ces épidémies invisibles sont une cause sous‑estimée de la pauvreté et nuisent au développement économique de nombreux pays. Contrairement à la croyance populaire, 80 % des décès attribuables aux maladies chroniques se produisent dans les pays à revenu faible et moyen.
Pour contrer cette épidémie, il importe de promouvoir des modes de vie sains, de prévenir les décès prématurés et les invalidités inutiles, de traiter les maladies chroniques de façon efficace en utilisant les connaissances disponibles les plus récentes et en mettant les traitements à la disposition de tous, notamment dans les milieux les plus pauvres, et en fournissant des soins appropriés en facilitant les soins de santé équitables et de bonne qualité.
Dr Prabhat Jha, Hôpital St. Michael
Régler les problèmes liés à l’immunisation en Asie du Sud et projet sur la santé maternelle et infantile en Éthiopie
Dre Karen Yeates, Université Queen’s
Utilisation de téléphones cellulaires pour réduire l’hypertension dans les collectivités autochtones rurales au Canada et en Tanzanie
Dr Duncan Pederson, Institut universitaire en santé mentale Douglas (Qc)
Les traumatismes et la santé mondiale : recherche interculturelle, ethnographique et épidémiologique sur la violence et les effets sur la santé mentale. La mémoire traumatique et les troubles liés aux traumatismes, la résilience, la guérison et les stratégies d’adaptation demeurent les principales préoccupations du Dr Pedersen.