La recherche renforce notre compréhension et le traitement des TSPT
« Je ne me reconnaissais pas », dit le major Ronald Miller en se remémorant son expérience du trouble de stress post-traumatique (TSPT). « Je voyais bien que ma personnalité avait beaucoup changé et ne reflétait plus qui j’étais. »
Le major Miller s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes en 1971 en tant que jeune soldat d’infanterie du 1er bataillon du Royal Canadian Regiment et est plus tard devenu un officier de l’Artillerie royale canadienne en Allemagne pendant la guerre froide.
Après la guerre froide, il a réorienté sa carrière vers le maintien de la paix et a été déployé dans sept zones de conflit différentes. « C’est pendant la guerre froide en El Salvador en 1991 que j’ai vécu plusieurs incidents qui ont déclenché mon TSPT, explique le major Miller. À partir de ce moment‑là, le TSPT était toujours présent, mais je le réprimais. »
Ce n’est qu’en 2016 que le TSPT du major Miller a refait surface. Après avoir pris sa retraite des Forces armées canadiennes en 2008, il a commencé à accepter différents contrats à l’appui des militaires.
« Au fil des ans, j’ai été exposé à des morts et à des scènes de destruction qui sont plutôt difficiles à vivre d’un point de vue psychologique. Plus je vieillissais, moins j’étais capable de réprimer ces expériences. À l’automne de 2016, je soutenais un exercice militaire de l’OTAN au Royaume-Uni lorsque j’ai commencé à faire d’horribles cauchemars chaque nuit. Je savais que j’avais besoin d’aide. »
Il a communiqué avec Anciens combattants Canada et a été aiguillé vers la clinique pour traumatismes liés au stress opérationnel (TSO) à l’Institut Parkwood, qui fait partie de St. Joseph’s Health Care London, où on lui a diagnostiqué un TSPT. C’est là qu’il a entendu parler de la recherche sur le TSPT que faisait la Dre Ruth Lanius, une scientifique du Lawson Health Research Institute qui relève du London Health Sciences Centre et de St. Joseph’s.
« Je voyais la nécessité d’aider en participant à la recherche, pas seulement pour moi, mais aussi pour mes amis que la maladie avait brisé. »
Le major Miller a participé à la recherche sur la neuroimagerie de la Dre Lanius, qui utilise des technologies d’imagerie avancées comme la TEP‑IRM pour étudier les différences de l’activité cérébrale et des connexions neuronales entre les personnes saines et celles ayant différents sous‑types de TSPT. La Dre Lanius espère que des structures d’activité cérébrales pourront un jour être utilisées comme biomarqueurs objectifs pour diagnostiquer avec précision différents sous‑types de TSPT et découvrir de nouvelles cibles pour la thérapie.
« L’expérience de recherche a été intéressante. On m’a interviewé pendant l’examen IRM et je devais parler des incidents qui déclenchent mon TSPT pour que les chercheurs étudient mes ondes cérébrales », explique le major Miller.
Dans une étude, la Dre Lanius étudie les structures de l’activité cérébrale chez les personnes ayant une « blessure morale », un intense sentiment de honte ou de culpabilité qui affecte parfois les vétérans ayant un TSPT.
« Parfois, nous sommes impliqués dans des situations sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle, mais pour lesquelles nous nous sentons responsables, dit le major Miller. On se demande : “Est‑ce que j’aurais pu agir autrement?” ».
Le major Miller a été heureux de participer à toute étude qui pourrait aider. Aujourd’hui, il gère son TSPT au moyen d’une combinaison de thérapies qui fonctionnent pour lui.
« Ma plus grande crainte était d’avoir à renoncer aux choses que j’aime. J’ai toujours voulu être un soldat et je suis certain que je serai un soldat jusqu’à ma mort. Il est important de trouver des solutions pour veiller à ce que nos vétérans reçoivent des soins appropriés. Grâce à la recherche, nous pouvons adapter un traitement à la personne plutôt que de chercher une solution générale qui pourrait ne pas convenir à tout le monde. »